S’accepter en monokini, c’est oui!

Je reviens tout récemment d’un très beau voyage en Europe, où j’ai non seulement pu découvrir de nouveaux endroits magnifiques, rencontrer des gens sympathiques, mais aussi repousser mes propres limites, notamment sur les superbes plages d’Espagne. Ceux et celles qui sont déjà passé(e)s par le sud de la France, l’Italie, l’Espagne ou encore la Grèce savent que les Européennes sont beaucoup plus à l’aise de #freetheboobies lorsqu’elles sont sur la plage.

Vous me voyez venir.

Pour la première fois de ma vie, j’ai eu l’audace de passer de longues heures sur la plage, et ce, sans avoir recours à ce fameux bikini top (!) qui est souvent obligatoire sur nos bords de mer d’Amérique. Et le mieux dans tout ça? Je n’ai jamais été aussi à l’aise avec mon corps de toute ma vie.

C’est difficile d’expliquer pourquoi, exactement. Il faut dire que mes premières visites sur les plages espagnoles étaient habituelles, que je restais vêtue de mes deux-pièces en tout temps. En commençant à observer les gens autour de moi, j’ai réalisé que ces femmes qui étaient topless n’avaient pas toutes le même physique. On aurait pu penser que ce n’aurait été que des jolies jeunes filles bien dans leur peau aux seins bien ronds qui s’exhiberaient sans gêne, mais non! Des dames de tous âges, de toutes nationalités et de différentes tailles, surtout, arboraient le monokini en toute humilité. C’était beau de voir ces femmes, en famille ou entre amis, profiter d’un moment à la plage sans aucune gêne de se montrer telles qu’elles sont. Libres. C’est sûrement un peu ce qui m’a inspirée de faire de même, sans pudeur.

On dirait que j’étais plus portée à me juger et à me comparer aux autres quand j’étais en bikini. En laissant tomber mon haut de maillot, je laissais tomber avec moi tous ces doutes et ces insécurités qui me rongeaient. Plus besoin de focuser sur son ventre pas assez plat, sur ses bras et jambes pas assez fermes ou de ses seins qu’on voudrait différents. Plus besoin de se camoufler ou de comparer sa shape avec celle d’une autre. Il n’y avait plus rien à cacher.

Je n’avais que le choix de m’accepter, tout simplement.

Laisser tomber ses barrières personnelles a aussi été l’oeuvre de l’environnement dans lequel je me trouvais, ne nous le cachons pas. Il s’avérait que nous étions, mon copain et moi, sur une plage fréquentée par des membres de la communauté LGBT de la région. Le vivre et laisser-vivre était palpable. Dans cette diversité, il était bien plus facile d’être en communion avec l’Autre, de vivre pleinement la liberté de choix de tous et chacun. Tous pouvaient porter ce qu’ils désiraient, au moment et à l’endroit où ils le voulaient, sans devoir s’excuser auprès de quiconque. Que ce soit en bikini, en burkini ou en monokini. Suffit de choisir ce qui nous convient, et de laisser les autres faire de même.

C’est une leçon qu’il nous faudrait appliquer dans bien des sphères de nos quotidiens, à mon avis. Il faudrait retrouver cette aisance d’être avec son prochain sans avoir à porter de jugements. Sur la façon qu’il ou elle s’habille, s’exprime, sur ses croyances, ses aspirations, sa vie.

Acceptons-nous les uns les autres.

Mais commençons d’abord par nous-mêmes.

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Audrey-Maude Falardeau

Audrey-Maude aime rire, sourire, se marrer, mais surtout abuser des synonymes. Quand elle n'est pas en train de penser au sens de la vie, elle se pratique à faire des clins d'oeil avec l'oeil droit (pas facile, pas facile). Passionnée de culture, d'humour et d'improvisation, Audrey-Maude est toujours front row à n'importe quel spectacle (en train de rire trop fort).

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