In Between : Lost in translation…

Avez-vous déjà eu envie de tout laisser derrière vous ? Les études, le travail, le copain, bref, la vie comme vous la connaissiez jusqu’ici ? Ça arrive à plusieurs, mais ce n’est pas tout le monde qui passe à l’action. Ariane l’a pourtant fait, par semi-obligation, pour s’étourdir, pour oublier… mais pour oublier quoi exactement ? C’est bien là tout le problème.

Plusieurs théories sont mises de l’avant, mais on ne saura jamais vraiment ce qu’elle veut oublier. En fait, je ne crois pas qu’il y aura un lecteur avec la même réponse.

Crédit : La presse
Crédit : La Presse

Ariane, la protagoniste de In Between, part à la recherche d’elle-même pour oublier une multitude de choses. Trop de choses, des petites et des grosses. Elle n’arrive pas à mettre le doigt sur LA chose. Vous comprendrez au fil des pages qu’un événement digne d’un séisme vient chambouler sa vie «tranquille». Je dis tranquille, car elle vogue tranquillement sur sa vie sans grand remous, une vie qui ne la satisfait pas vraiment. Elle se satisfait d’un univers morne et succombe un peu à la pression sociale.

In Between, c’est le livre que plusieurs aimeraient coller aux milléniaux ou au mal d’aujourd’hui. Celui de faire du surplace ici et là, de vouloir tout et rien à la fois. De stagner tout en bougeant…de changer le mal de place. Ariane représente un peu tout ça et un peu rien à la fois.

«Lost in translation. On aime juste pour être aimé en retour. Puis, si on a la chance infinie d’aimer et d’être aimé en retour, on sabote tout. On se déplace de ville en ville. On rencontre du monde. Plein de monde. On accumule des expériences de vie qui finiront par se fondre dans le tas, par ne plus rien valoir, par ne plus avoir de sens. Je suis tellement vide que le vide pèse. Repartir à zéro. Peser sur rewind. Revenir plusieurs mois en arrière et partir comme pour la première fois. Avant l’Asie, avant tout. Jésus, j’en peux plus. Mon coeur est une bombe à retardement. Faites que je n’explose pas. Ou, si j’explose, faites que le coup soit fatal, sans douleur et permanent. Je suis un chien qui court après sa queue à l’infini, un alcoolique qui quête son avant-avant-dernier verre, une mère qui n’aura jamais d’enfant.»

Ariane lâche tout et décide de s’en aller. Pour faire quoi? Un voyage. Une pause de la vie. L’Argentine, le Cap-Vert, l’Inde, la Belgique, l’Irlande… Parfois, il faut juste s’étourdir pour ne plus penser. Mais partir, est-ce la solution quand on est perdu? »

À la première lecture du résumé, j’avais envie de partir en voyage, oui moi, celle qui n’a jamais eu l’appel des grands voyages. C’est pourquoi j’ai entamé In Between entre deux avions au terminal de l’aéroport O’Hare de Chicago, pour me rendre au CMA Fest à Nashville.

Ce qui était une bonne…et une mauvaise idée à la fois. Parce que même si le premier roman de Marie Demers donne envie de voyager, la première partie donne envie de pleurer (à moins que ce soit moi qui soit trop sensible, allez savoir.)

Le besoin d’évasion d’Ariane, bien que refoulé, est déclenché par un événement frappant. Le genre d’événement qui peut changer une vie et qui remet tout en perspective. C’est grâce à une écriture de qualité qu’un amas de réflexions plus pertinentes les unes que les autres nous sont amenées.

In Between : Lost in translation... 3

En général, In Beetween m’a plu. Surtout lors de la première moitié du livre. Par contre, je me suis lassée rapidement de cette errance qui donne l’impression de stagner.

Le problème, c’est que le personnage principal manque parfois de recul et peut-être que moi aussi. Il existe des livres où il est bon de prendre des pauses pour réfléchir et il est fort possible qu’In Between en fasse partie.

C’est simplement qu’à un certain moment, ça devient un peu lourd. Le changement de narrateur –  l’auteure est passée du «je» à une narration du personnage principal à la 3e personne du singulier – m’a fait passablement décrocher. Ce n’est pas habituellement un facteur pour moi dans ce type de lecture, mais ici, c’était un peu décalé. C’est éclaté certes, mais je me questionne sur la pertinence.

In Between, c’est le récit de la quête de soi, de la recherche perpétuelle de l’humain entre ce qu’il est, ce qu’il aimerait être et tout le courage que ça prend et un regard critique sur les excuses qu’on s’invente. C’est une démonstration on point sur le besoin de s’évader pour comprendre finalement que le gazon n’est pas nécessairement plus vert ailleurs, et que parfois tout ce qu’il nous faut, c’est de partir pour mieux revenir.

  • In Between : Lost in translation... 2Titre : In Between
  • Verdict: Moyen-Bon
  • Note: 5.5-6.5/10
  • Genre:
  • Traduit par : N/A
  • Auteur : Marie Demers
  • Éditions : Hurtubise
  • Publication: 27 avril 2016
  • Collection: Lime et citron
  • Prix: Papier 24,95 $ | Numérique (ePub) 18,99$

Légende: Médiocre – 1 à 3 | Bof-Passable – 4 à 5 | Bon 6 à 7 | Excellent 8 à 9.9 | Parfait – 10

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Alexandra Philibert

Hyperactive du projet, Alexandra est une amoureuse des mots, du sport et de la musique country. Un contraste sur deux pattes que vous retrouverez le nez dans un livre ou probablement perdue à Nashville.

2 réflexions au sujet de “In Between : Lost in translation…”

  1. J’ai eu sensiblement le même ressenti que toi sur ce premier roman de Marie Demers. J’ai apprécié ma lecture en général, tout comme toi, mais je n’en garde que très peu de souvenirs, même si ça ne fait que quelques mois que je l’ai lu…

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    • Je suis heureuse de voir que je ne suis pas la seule. Je ne peux dénigrer cette lecture, parce que j’ai apprécié, mais à un moment, on a envie de passer à autre chose. On se déconnecte rapidement. Enfin, j’ai hâte de voir ce qu’elle aura à nous offrir dans un prochain livre. J’ai bien aimé son écriture :)

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