Lettre d’amour à l’Écosse

Je ne crois pas avoir déjà été aussi amoureuse d’un endroit. Lors de mes voyages, j’ai eu des coups de cœur par-ci, de folles aventures par-là, mais je pense avoir trouvé dans l’Écosse l’Amour avec un grand A.

J’ai eu la chance d’y passer dix jours à la fin du mois d’avril lors de mon premier voyage en solo, dix jours qui m’ont laissée sur ma faim. J’avais tellement de hautes attentes pour ce coin de pays riche en histoire et en paysages étranges et envoûtants, que j’avais presque peur d’être déçue une fois arrivée à destination. J’ai été loin de l’être.

J’ai entamé mon séjour sur le côté urbain de l’Écosse, avec un petit séjour à Glasgow et à Édimbourg, deux villes vastement différentes mais recelant chacune son propre charme. Édimbourg a su conquérir mon cœur, cette ville qu’on surnomme l’Athènes du nord. Je me suis sentie transportée dans le temps en me promenant dans les ruelles cachées du Royal Mile et les rues à deux niveaux de Grassmarket, dans l’ombre perpétuelle du Château d’Édimbourg et au son presque aussi perpétuel des cornemuses.

GLAEDI16 (2)Édimbourg m’a enchantée, mais ce sont surtout les paysages des Highlands et de l’île de Skye qui m’ont fait culbuter tête première dans un amour profond.

Pittoresques, grandioses, poignants, curieux, fabuleux – ce ne sont que quelques qualificatifs pour décrire les vallées, montagnes, lacs, plaines, sources d’eau aux propriétés magiques et côtes sablonneuses qui peuplent les Highlands et Skye. J’y suis allée avec un petit tour opérateur écossais nommé MacBackpackers, que je conseille fortement à quiconque planifie un voyage en Écosse. Cette compagnie n’offre pas le typique tour organisé de A à Z aux attrapes touristiques, comme tel est le cas avec des tours opérateurs plus connus. Nous étions huit personnes dans mon groupe, en plus de notre guide, Graeme, un vrai de vrai Highlander qui a su nous amener hors des sentiers battus. Il a toujours su prendre en considération ce qu’on voulait faire et voir, nous accommodant du mieux qu’il le pouvait. (Lorsqu’on lui a demandé de faire plus de randonnées, il nous en a planifié trois dans une journée! Nos corps lui en ont voulu mais nos cœurs ont été comblés).

Pour vrai, on se sentait plutôt en roadtrip qu’en tour organisé. Imaginez-vous dans un minibus sillonnant le flanc des montagnes, de la bonne musique tantôt traditionnelle écossaise, tantôt indie-alternative ou rock créant une ambiance plus que parfaite à notre aventure. Nous avons aussi eu droit aux fameux contes folkloriques écossais racontés par notre guide au milieu de tous ces paysages féeriques. Jamais n’aurez-vous vu une audience aussi captive, ni narrateur aussi enchanteur.

Avant notre départ, nous avons demandé à notre guide à quoi on pouvait s’attendre de la température. Il a éclaté de rire et nous a dit tout simplement que la température était « changeable ». Il n’aurait pu mieux décrire ce qui nous attendait. Pluie, grêle, neige, vents atroces, soleil plombant – nous avions droit aux quatre saisons à l’intérieur d’une seule heure, à chaque jour, peu importe les prévisions météorologiques. Le plus étrange était sur Skye, lorsque nous avons grimpé jusqu’aux aiguilles de l’Old Man of Storr dans un réel blizzard. On s’est brièvement demandé si c’était peut-être trop dangereux de continuer, mais on a persévéré à travers le tout pour finalement arriver au sommet dans un ciel bleu ravissant, accueillis et félicités par le soleil, le blizzard complètement dissipé. Souvent, lors du voyage, nous voyions l’horizon séparé nettement en deux, soleil d’un côté, ciel orageux de l’autre. Si le paysage lui-même n’était pas déjà assez étrange, le climat n’a fait qu’accentuer l’aspect fabuleux du tout.

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SAM_7196C’est le premier voyage que je fais où j’ai tant été en contact avec la nature. Des randonnées dans le froid, la pluie, la neige, le vent qui s’acharne à ralentir quiconque se trouve sur son chemin – des conditions moins qu’idéales qui auraient pu me décourager et ne pas me faire apprécier pleinement mes environs, mais qui au final n’ont fait que rendre mon expérience d’autant plus singulière. (Je dois dire que le shot de whisky qui nous attendait à la fin de toute randonnée aidait pas mal avec la motivation aussi !) Bref, de se rendre au sommet d’une montagne ou d’une colline et d’être accueilli par des panoramas à couper littéralement le peu de souffle qu’il nous reste déjà, on ne peut s’empêcher de laisser une partie de soi-même là-haut. De regarder autour de soi avec ébahissement et de se trouver petit dans un monde si vaste, si étrange et si beau, qu’on ne peut s’empêcher d’aimer d’un amour inexprimable. C’est un sentiment que j’ai assez peu de fois ressenti en voyage, et que je recherche de plus en plus.

SAM_7266Ce que j’ai appris lors de ce voyage, c’est ceci: faites ce que vous voulez, comme vous le voulez. Si cela pour vous signifie partir en backpack dans la nature pour la première fois, allez-y fort. Si personne de votre entourage ne veut vous accompagner, partez en solo ou joignez-vous à un groupe de gens qui voyagent à votre façon. Trouvez ce qui vous plaît dans la vie et faites-le. Vous ne le regretterez pas, promis.

 

© Copyright photos Pascale Lacelle

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Pascale Lacelle

Franco-Ontarienne de souche, de cœur et d'esprit, j'ai une identité double, appartenant tant au français qu'à l'anglais. Je suis passionnée des lettres tout court, peu importe la langue. Donnez-moi un livre et je ne demanderai rien d'autre (à part peut-être une petite tasse de thé). Et parfois, je me vois inspirée à écrire!

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