Un été à No Damn Good: l’adolescence en 1971

Crédit photo: mattv.ca
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Nathalie Petrowski est principalement reconnue pour son travail comme journaliste à La Presse dans lequel elle écrit des articles qui ne font pas toujours l’unanimité. Toutefois, mis à part ses qualités de journaliste, elle a écrit quelques romans avant celui qui vient de paraître en avril dernier, Un été à No Damn Good. Ce livre a été pour moi une très bonne surprise. Je vous explique pourquoi.

En 1971, Nora, une adolescente de 14 ans avec des parents sur le bord du divorce, se voit obligée de déménager sur la rue Marcil à Montréal et quitter ses amis d’Ottawa. Française d’origine ayant vécu dans la capitale canadienne de nombreuses années, elle doit maintenant s’adapter à une ville principalement francophone et s’y trouver de nouveaux amis. Après quelques jours à observer le voisinage sur le balcon, elle devient rapidement proche d’Élise et Marie T., les deux sœurs adolescentes qui vivent chez les Chevrier en face. Il y aussi Jeannot, leur frère ainé, qu’elle trouve plutôt intriguant. Avec leurs repas traditionnels québécois et leur mère accueillante, Nora passe la majorité de son été en compagnie des Chevrier à No Damn Good ou Notre-Dame de Grâce.

Les trois acolytes tuent le temps à faire des bêtises, à rêver aux garçons et à arpenter les parcs et les piscines publiques, mais pas seulement. En 1971, le Québec est en grands bouleversements. Le Front de libération des femmes prend d’assaut les rues pour faire valoir les droits des femmes. Le FLQ trouble les Québécois avec la Crise d’Octobre. La place de la langue anglaise dans les commerces et les lieux publics constitue une autre source de conflits. Nora réalise qu’il y a bien des sujets délicats sur lesquels elle devra prendre position, entraînée par ses amis. Ses parents, en constantes disputes, lui causeront également soucis et tristesse. En quelques 280 pages qui se lisent en un rien de temps, on assiste à un été d’adolescence drôle, touchant et bien ancré dans l’histoire québécoise.

Avant d’amorcer Un été à No Damn Good, je croyais que ce serait léger comme une limonade fraîche. Ce roman est pourtant un mélange bien dosé d’humour et d’émotions réalistes et sans mièvrerie. Probablement inspiré de l’adolescence de l’auteure, Un été à No Damn Good nous plonge très bien dans le contexte du Montréal des années 1970 marqué par les mouvements politiques, féministes et les valeurs de liberté. J’y ai beaucoup appris sur l’époque de mes parents et sur le Québec en général. Le personnage de Nora est aussi très attachant et ses états d’âme en montagnes russes reflètent habilement ceux d’une jeune fille de 14 ans. J’ai eu du plaisir à suivre ses journées et sa manière de réagir à tout ce qui lui arrive. L’écriture de Petrowski est accessible et sans prétention, mais permet parfaitement de s’imaginer lieux, personnages et évènements. Je recommande ce livre autant aux adultes de la période baby-boomer qui s’y retrouveront certainement, qu’à leurs enfants qui y découvriront une époque qu’ils n’ont pas pu connaître.

Bonne lecture!

Un été à No Damn Good, Nathalie Petrowski, Éditions Boréal, 2016, 283 pages, 22,95$.

Amélie Lacroix Maccabée

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L’image à la une provient du site www.editionsboreal.qc.ca

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Amélie Lacroix Maccabée

Bibliophile, créative et curieuse. Hypersensible se réfugiant dans les mots et les arts. Gamine dans l'âme et accro au sucre. Intéressée par la cause féministe, environnementale et par la diversité sexuelle et culturelle dans les médias et la littérature.

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