#Bitch : les filles et la violence par Jasmin Roy

«Bitch», «putes», «salopes» des mots à définition simple mais ambigue, lorsqu’on y pense. Travestis de la langue, ils sont utilisés pour insulter et se transforment aussi pour qualifier une amitié. Ces mots, utilisés à la pelle, cachent des problématiques beaucoup plus profondes. C’est là qu’entre en jeu #Bitch : les filles et la violence, un outil pédagogique « pour aider parents et éducateurs à mieux comprendre certains enjeux et ultimement, à poursuivre la lutte pour l’égalité des sexes. »

Capture d’écran 2016-01-11 à 19.12.18Cet outil est en deux temps : un livre et un documentaire (diffusé en octobre 2015 sur Moi et cie Télé). Sont-ils complémentaires ou peuvent-ils vivre séparément? C’est la question qui vient à l’esprit avant l’écoute et la lecture, mais une fois les deux complétés, le verdict est clair. Le documentaire est un soutien au livre, sans plus. C’est le livre qui détient la plus grande matière à réfléchir, tandis que le documentaire n’apportera pas grand chose de plus, si ce n’est que des exercices de sensibilisation. Impossible que ce soit le format d’une heure qui empêche d’approfondir le sujet. En bref, il n’est pas nécessaire de le visionner si vous avez l’intention de lire le livre du même nom, mais je recommande de le faire pour avoir le tableau complet. Le documentaire est excellent, mais semble vide après la lecture.

Grâce à plus de 1000 conférences au sein de 400 écoles,  Jasmin Roy offre un document fort basé sur des statistiques, de l’expérience et une recherche poussée. On y apprend beaucoup sur la réalité des jeunes adolescentes, de la différence de violence entre les garçons et les filles, les diverses causes ainsi que leur vision du féminisme. #Bitch : les filles et la violence couvre un vaste éventail des causes à effets et tire beaucoup de réflexion. Mais vous ne sortirez pas de cette lecture sans avoir quelques frustrations.

Bien que le livre soit très solide, quelques suppositions et affirmations personnelles se glissent ici et là. Ce qui vient miner certains moments et peut amener des frustrations. Elles détonnent beaucoup du sérieux de la démarche. Le livre tient la route, mais celle-ci vacille un peu vers la fin. En fait, elle devient très sinueuse dans la partie concernant le féminisme. L’auteur amène une bonne piste de réflexion concernant la confusion qui règne au sujet du mouvement féminisme, mais mélange un peu les choses entre ce que sa grand-mère, sa mère et les jeunes filles d’aujourd’hui vivent.

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En conclusion, #Bitch est un livre pertinent qui amène de belles pistes de réflexions, même si quelques parties sont à prendre avec des pincettes. Excellente lecture pour tous. Je vous laisse une petite portion concernant le féminisme, à vous de juger!

Pour bien des adolescentes se faire traiter de féministe est une insulte. Pour les conscientisé, il faut leur démontrer que :

  • lorsqu’elles établissent leurs limites et qu’elles n’acceptent pas de se soumettre à la volonté d’un garçon qui désire avoir une relation sexuelle alors qu’elles n’en ont pas envie elle sont féministes

  • Lorsqu’elles se font respecter sans un sentier coupables, elles sont féministes

  • lorsqu’elles expriment adéquatement leurs véritables sentiments, incluant la colère, elles sont féministes

  • complet, quelques suppositions/affirmations qui dérangent.

  • Lorsqu’elles s’apprécient telles qu’elles sont, notamment en acceptant leur corps et ses imperfections, elles sont féministes.

  • lorsqu’elles sont du succès et remportent des victoires, lorsqu’elles sont «bonnes» elle sont féministes.

  • lorsqu’elles insistent pour faire des tâches, métiers ou activités réservés aux hommes, elles sont féministes.

  • Lorsqu’elles demandent le même salaire ou les mêmes conditions de travail qu’un de leur collègue masculin, elles sont féministes.

  • En fin, lorsqu’elles démontrent une solidarité envers les femmes qui les ont précédés et celles qui les entourent elles sont féministes.

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Légende: Médiocre – 1 à 3 | Bof-Passable – 4 à 5 | Bon 6 à 7 | Excellent 8 à 9.9 | Parfait – 10

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Alexandra Philibert

Hyperactive du projet, Alexandra est une amoureuse des mots, du sport et de la musique country. Un contraste sur deux pattes que vous retrouverez le nez dans un livre ou probablement perdue à Nashville.

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