Titre de transport : portrait d’une société

Verte, orange, bleue ou jaune, peu importe la couleur de la ligne de métro de Montréal que vous fréquentez, vous avez tous probablement une histoire à raconter. Vous auriez probablement pu écrire Titre de transport, mais peut-être pas avec la douce poésie d’Alice Michaud-Lapointe.

Au cours de 212 pages, qui en paraissent 100, vingt histoires toutes aussi singulières les unes que les autres vous y sont racontées. Des histoires qui se passent dans les wagons bleus, sur les quais, ou aux abords de la station dont le chapitre lu porte le nom.

L’auteure nous fait passer par une gamme d’émotions très diversifiées et relate avec exactitude de nombreuses anecdotes qui pourraient très bien être les nôtres. Il est facile de s’y identifier. Alice possède une très bonne maîtrise des nuances, des ambiances et des émotions. Chaque chapitre possède son propre ton et sa propre saveur. En un instant, on passe d’un moment sombre à un moment lumineux entrelacé de tragique ou d’énergie. Alice joue avec les niveaux d’énergie d’une très belle façon.

Source : Éditions héliotrope

Ce qui amène toutefois un certain clash. Les émotions ne se ressemblent pas et cela crée de gros contrastes d’une histoire à l’autre. Le côté positif? C’est la possibilité de lire Titre de transport en deux temps. Soit d’un trait, ce qui vous prendra peu de temps, soit une histoire à la fois.

On navigue entre la description et le dialogue totale, ainsi qu’un mélange des deux. Un amalgame disparate à l’image de la société montréalaise si bien décrite par l’auteure.

Titre de transport  dresse le portrait d’éléments de la société qui forme un tout, malgré leurs différences. L’image de Montréal transposée sur papier de la plus merveilleuse des façons grâce à un de ses «vaisseaux» emblématiques. Pour être capable d’écrire de telles histoires, Alice a dû rouler sa bosse pendant quelques années dans le métro de Montréal, sans oublier qu’elle doit être dotée d’un sens de l’observation très aiguisé. Ce qui lui permet de coucher la vérité sur papier.

Ce n’est pas souvenirs qui seront imprégnés dans votre tête, mais bien une impression d’avoir à un moment ou à un autre vécu ces pages. Un livre court qui permet de passer un bon moment. Il n’y a pas d’intrigue à élucider, seulement des histoires pour emporter.

Verdict : Boucle excellent

Note : 8/10

Parution: Mai 2015

Genre :  littérature québécoise

Éditions :  Héliotrope

Collection: Série K

Prix:  Papier 20,95 $ | Numérique (epub) 13,99$ 

Légende: Médiocre – 1 à 3 | Bof-Passable – 4 à 5 | Bon 6 à 7 | Excellent 8 à 9.9 | Parfait – 10

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Alexandra Philibert

Hyperactive du projet, Alexandra est une amoureuse des mots, du sport et de la musique country. Un contraste sur deux pattes que vous retrouverez le nez dans un livre ou probablement perdue à Nashville.

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