Les cascadeurs : poétique et aérien

Écrire une lettre à un amour perdu avec toute la rage qui nous consume, n’est-ce pas une idée qui est passée par la tête d’un grand nombre de femmes? Eh bien, c’est ce que Martine Delvaux vous offre dans Les Cascadeurs de l’amour n’ont pas droit au doublage. Une lettre qu’on aurait rêvé d’écrire soi-même à cet amour foudroyant qui s’éteint de la même façon.

Martine Delvaux donne à une femme toute la latitude requise pour faire l’autopsie rageuse et triste d’une histoire qui s’est brisée. Une histoire séparée par deux continents, où l’homme est quasi inexistant et où toute la place, dans ce court roman de 174 pages, est donnée à la femme. Dans cette lettre écrite à Rome, terre de réfugiés de l’amour, elle écoule ses déceptions, sa colère et somme toute la plupart de ses émotions. Un livre déprimant? Difficile à dire. Plutôt une lecture réaliste quant aux sentiments internes de la narratrice.

L’écriture est poétique, voire aérienne. Il ne s’y passe à peu près rien si ce n’est les montagnes russes d’émotions qu’un être en peine d’amour peut expérimenter. Inspirée du vécu personnel de l’auteur ainsi que de celui de son entourage, cette vision d’une rupture amoureuse, sans être universelle, montre les sentiments que l’humain, en général, ne prend pas assez le temps de vivre pleinement.

Fait intéressant – ou décourageant, c’est selon – , la plupart des métaphores et figures de style connues jusqu’à ce jour on assurément été utilisées dans ce texte. Oui, tout ça en 174 pages.

L’auteure ne s’éloigne pas de son style habituel et comblera son lectorat habituel, mais on lui a connu de plus beaux et percutants écrits. Vous aimeriez sans doute plus C’est quand le bonheur? ainsi que Rose amer. Les Cascadeurs de l’amour n’ont pas droit au doublage est un titre évocateur et pile poil sur le risque que nous prenons d’aimer quelqu’un. Toutefois, ce livre ne fera pas l’unanimité : soit vous aimerez, soit vous détesterez. Pour ma part, autant j’ai un respect et une admiration grandioses pour la femme qu’est Martine Delvaux, autant ces 174 pages ne m’ont pas convaincue et je suis tombée dans la deuxième catégorie. Le prix est assez élevé pour un aussi petit format. C’est un pensez-y bien.

Note: 4/10
Prix: Papier  21,95$   | Numérique (Epub & PDF) 14,99$ | 
De la même auteure: C’est quand le bonheur, et Rose Amer
Éditeur: Héliotrope
Parution: Février 2012
Pages: 174
Genre: Littérature Québécoise

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Alexandra Philibert

Hyperactive du projet, Alexandra est une amoureuse des mots, du sport et de la musique country. Un contraste sur deux pattes que vous retrouverez le nez dans un livre ou probablement perdue à Nashville.

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