Quand l’orteil cassé devient raison de magasiner

Commençons par la mise en situation.

J’étais sagement assise chez moi lorsque mon petit chat noir Edgar s’est mis à me miauler dessus. Puisque chaque fois que mon chat miaule, c’est pour exiger (pas demander, mais bien exiger) qu’on le nourrisse, je suis partie exécuter la tâche.

Et c’est là que le triste et « malaisant » incident s’est produit. En rangeant la nourriture de ma petite bête dans l’armoire, j’ai pris un instant pour me regarder la chevelure dans le miroir qui se trouve sous ladite armoire. Je venais de me sécher la tête, voyez-vous, et je voulais simplement m’assurer que ma crinière tombait comme je le voulais.

Il faut croire que j’étais trop captivée par mes cheveux. En m’avançant vers le miroir pour une inspection plus poussée, je suis foncée dans ma laveuse, heurtant de plein fouet mon petit orteil.

Une heure plus tard, le petit orteil était bleu. Enflé. Mauve. Dégueux. Y faisait gros bobo.

Mon premier réflexe? Non, ce n’était pas de me dire « oh, il faudrait peut-être que je mette de la glace sur cette grosse patate à couleur douteuse qu’est devenu mon petit orteil ». Cela ressemblait plus à un « mais quelle paire de souliers vais-je mettre pour ne pas avoir mal en marchant avec ce boulet? Ai-je une paire de chaussures qui laisse suffisamment d’aisance à mes orteils? ».

Ding ding ding. Dans ma tête, je venais tout juste de me trouver une excuse parfaite pour partir en excursion shopping. Après tout, c’est pour accommoder mon pauvre orteil cassé, tsé. On ne niaise pas avec ces affaires-là! Déjà que je marche comme une bizarre, autant le faire avec style! L’idée de me procurer une nouvelle paire de ballerines pour faire du bien à ma blessure était géniale. Brillante. C’était une raison super légitime pour augmenter ma collection (déjà très grande) de chaussures.

Et deux jours après, j’ai vu un signe. Tellement gros que ça ne faisait aucun doute que mon idée de nouvelle paire de chaussures était excellente.

Je revenais de mon cours de couture sur Mont-Royal avec une amie. Et là, devant le Aldo proche de l’intersection St-Hubert et Mont-Royal, j’ai vu un signe rouge: SOLDES.

C’est vraiment compulsif. Pas problématique, mais compulsif.

Je ne peux m’en empêcher, le mot « Soldes » fait automatiquement flancher mes genoux. C’est comme si une force s’emparait de moi, puis dirigeait mon corps vers le magasin affichant des rabais. C’est plus fort que moi.

Je suis rentrée. En cinq minutes, j’avais deux paires de chaussures dans mes mains. Voyez-vous, les Bouclettes, cet Aldo offrait une quantité monstre de modèles, et ce à des rabais absolument ridicules. J’ai donc pu me procurer pour un simple 50$ une paire de ballerines de couleur bleu sarcelle avec des petits tigres en cristaux dessus, ainsi que des bottillons noirs au talon angulaire très vertigineux. Prix initial de ces deux petites beautés? 120$ pour les bottillons et 60$ pour les ballerines. Autrement dit, un rabais de 130$, ça se prend bien. Très bien, même.

Le modèle Clore d'Aldo, une de mes deux trouvailles lors de la séance shopping improvisée!
Le modèle Clore d’Aldo, une de mes deux trouvailles lors de la séance shopping improvisée!

Bon. Je sais, un bottillon au talon de cinq pouces, ce n’est pas la chaussure la plus propice pour un orteil cassé. M’en fous. Ils étaient beaux. Le prix était plus que bon avec le 50% de rabais additionnel sur le dernier prix soldé. Ils m’appelaient. Ils demandaient à ce que je les achète.

Chose faite.

J’ai peut-être le petit orteil meurtri et vraiment pas joli, mais au moins je peux le cacher avec mes nouveaux bébés qui ont du style. En gros, la fille est ben ben contente.

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Eliane Bourque

Entrepreneure dans l'âme, passionnée de mode, beauté, photographie, bouffe et surtout, par les mots!

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