Réflexion sur l’amour nomade des temps modernes

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Bon… de quoi elle parle celle-là cette semaine?!
L’amour nomade, c’est quoi ça?
Ça, mes chères bouclettes, c’est ce que j’appelle les relations amoureuses sans domicile fixe (RASDF)*.

Je m’explique.

Étant de la génération Internet ayant accès au World Wide Web, les opportunités pour grandir au niveau éducationnel et professionnel à l’international pullulent. Les échanges à l’étranger font partie des conversations au quotidien et si la moindre chance de voyager se présente, on saute sur l’occasion. Comment faire autrement? C’est comme si la vie nous offrait soudainement une aventure sur un plateau d’argent; apprendre une nouvelle langue, rencontrer des gens différents et stimulants et confronter nos idéaux. Comme on dit, les voyages forment la jeunesse, pis saperlipopette qu’on aime ça!

Lorsque voyager devient une routine de carrière, le ou la professionnel(le) se retrouve à habiter partout et nulle part à la fois. En ajoutant à cette situation un partenaire amoureux, on parle d’un cas typique de RASDF! Et plus ça va, plus il y en a des RASDF.

Seul petit bémol, cette nouvelle réalité ne coïncide pas du tout avec l’image classico-traditionnelle que notre société renvoie des relations de couple. Vous savez, le portrait type de la famille parfaite: un papa et une maman toujours disponible, une maison, une auto, deux ou trois enfants, du gazon bien vert et un BBQ galactique.

On ne s’imagine pas Papa Parfait partir un an en Chine faire du business en laissant derrière lui sa famille et encore moins Maman Chérie changer de compagnie et de continent chaque six mois. Qui va tondre le gazon et cuire les T-Bones sur le BBQ? Qui va aider les enfants à faire leurs devoirs? Hein? Qui?

Et si on pousse plus loin… comment seront-ils conçus ces très chers enfants? Entre deux vols dans un hôtel près de l’aéroport? Les parents… ils se sont rencontrés comment? Leur relation amoureuse à l’international se baserait sur quelles valeurs fondamentales communes?

Vous voyez ou je veux en venir?

Les individus d’aujourd’hui ont presque tous envie de s’émanciper à l’international (ce qui est absolument fabuleux pour l’ouverture d’esprit de notre société), mais lorsque viendra le temps de développer une relation avec Mr. Prince Charmant ou Mlle. Belle Demoiselle, on fera comment?

Exemple:

Monsieur X rencontre l’incroyable Madame Y. C’est l’amour! Ils ont tous deux envie de s’investir dans une relation plus sérieuse. Un beau mercredi soir d’automne, Madame Y lui annonce qu’elle vient de recevoir la confirmation de son stage d’une durée d’un an en Australie et qu’elle quittera dans 5 mois.

Trois options s’offrent à eux:

Option 1)

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Poursuivre la relation sachant qu’elle a une date d’expiration: 5 mois plus tard.

Option 2)

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Arrêter tout de suite pour éviter de se faire mal et perdre son temps dans une relation qui ne mènera nulle part.

Option 3)

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Se lancer dans une relation à distance. Skype, Facebook, etc.

S’ils choisissent l’option 3, devraient-ils déterminer certaines closes pour maintenir la relation? Closes du genre: appels téléphoniques 2 fois par semaine, discussions en ligne chaque soir, un repas par semaine en couple sur Skype, etc.

Et la fidélité, ils en feront quoi? Un an, c’est long. Surtout quand le partenaire est à 40 heures d’avion de distance, vivant d’un horaire différent et rencontrant constamment de nouvelles personnes. Étant humain, il est possible de succomber à la tentation après quelques mois. Une tentation du style beau surfeur australien…

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;)

Suivant cette logique, pour qu’une relation puisse survivre à la séparation corporelle à long terme, devrait-elle se transformer en relation de couple libertine? Si oui, cela signifierait de changer cette valeur fondamentale qu’est la fidélité; valeur considérée importante pour l’épanouissement du couple dans notre société.

D’un autre côté, être séparé pour obligation professionnelle permettrait d’apprécier et de profiter davantage des moments précieux avec l’autre tout en maintenant la flamme passionnelle qui souvent s’éteint avec la routine.

Quel dilemme…

Je n’ai malheureusement pas la solution miracle à cette nouvelle dynamique amoureuse de société. C’est pour cette raison que j’aimerais particulièrement connaître votre opinion face à ce sujet.

Vous, que feriez-vous à la place de Mr. X et de Mme. Y?

Allez-y les Bouclettes, exprimez-vous!

Bonne semaine,

Jade

*RASDF = Terme qui sort tout droit de l’imagination farfelue de Jade Lavoie. Ce n’est absolument pas une référence!

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Mélanie Galipeau

Rédactrice, gestionnaire de communauté, entrepreneure et intervenante sociale engagée. Addict du Web et fascinée par le concept de groupe. She's a dreamer. Elle aime les fleurs, les cupcakes et dormir. Quand elle ne dort pas, elle est constamment à la recherche d'instants de zénitude et de bonheur.

4 réflexions au sujet de “Réflexion sur l’amour nomade des temps modernes”

  1. Wow! Voici un article des plus intéressants à lire et à relire.
    J’avoue avoir eu un léger sourire puisque j’ai eu la chance de vivre une telle relation amoureuse avec une femme merveilleuse de l’Europe.
    Primo, il faut reconnaître qu’il est impératif de bien se connaître soi-même avant d’entreprendre ou de poursuivre une telle relation. En effet, cela n’est pas donné à tout le monde de savoir jusqu’où sommes-nous prêts d’aller pour entretenir une relation à distance et se voir uniquement lorsque l’occasion de voyager se présente.
    Secundo, la question de la fidélité sexuelle va beaucoup plus loin que le simple rapport entre les partenaires. En réalité, que l’on soit en couple de type conventionnel, de type RASDF ou tout simplement célibataire, on ne baise pas avec n’importe qui.
    Tertio, chaque choix comporte ses avantages et ses convénients.
    Pour ma part, j’opterais pour l’option numéro un puisque cela donnerait la chance incroyable de mieux se connaître avant de prendre une décision finale de rompre ou non la relation. Qui sait?! La situation peut toujours évoluer en cours de route pour chacun des partenaires.
    Et, comme affirme le dicton: « Quand il y a de la vie, il y a de l’espoir. »

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  2. Bonjour Jade, à mon époque de jeunes aventures (années 60-80), on entendait souvent les adultes dirent à ce sujet : Loin des yeux, loin du cœur. On comprenait vite que la plupart des amours à distance avaient peu de chance de survie. D’ailleurs, les Grands films d’amour se sont souvent inspirés du contraire et, en toute vérité, ça a fait de très belles histoires d’amour… au cinéma. À mon avis, les technologies n’y changent pas grand chose parce que ça prend toujours 2 personnes pour se parler, par Skype ou par un autre médium. Et quand l’une manque au rendez-vous, la relation se transforme vite en «questions et comptes à rendre», ce qui est bien plate et, généralement, voué à l’échec. L’absence nuit-elle à la relation amoureuse? Sans doute. Pour ce qui est de la question de la fidélité dans le couple, je dirais que ça dépend du couple et de son objectif. À ce sujet, j’ai entendu une réplique dans la série 19-2. C’est le policier Ben Chartier qui dit à Amélie, la sœur du policier Nick Berrof, son partenaire de patrouille : «Toi, Amélie, tu dis que tu as un couple ouvert et tu viens me piquer une crise de jalousie à l’appart parce que tu découvres une fille dans mon lit. Tu peux me le dire que tu m’aimes et je vais toutes les éliminer de ma vie intime. Mais avant, faut que tu saches que moi, j’ai rien dans la vie, alors ce que j’ai, je le partage pas. C’es-tu si dur à dire Émilie que tu m’aimes?» Ça fait réfléchir d’entendre la «Fidélité» exprimée comme une contrainte à l’Amour et posée comme une condition sine qua non par une personne qui perçoit sa vie comme habitée par le néant sur tous les plans. C’est extrême un peu comme trame dramatique, mais disons que ça pourrait être encore pire, si, même le Néant ne voulait pas habiter sa vie! ;-))))) Blague à part, la techno ne peut résoudre en rien les questions de fidélité, ça relève d’une perception personnelle. Mais la question se pose : si tu as tout dans la vie et que de perdre ne pose aucun problème, car conquérir t’es facile, la fidélité peut poser problème dans tes relations amoureuses… jusqu’au jour où la vie te favorise encore plus et te fait rencontrer une personne qui comblera un «je-ne-sais-quoi», mais encore faudrait-il que tu es un manque? Et l’Amour n’existe pas que pour combler les manques, elle existe pour le rapprochement et le partage, 2 choses qui manquent terriblement à la vie d’aujourd’hui et que, paradoxalement, la techno tente de combler par tous les moyens et de toutes les façons!

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  3. Je suis peut-être en-dehors de la réalité, mais je crois que ce que tu dis est plus de l’ordre du cas particulier, et qu’on ne puisse pas vraiment en faire des généralités. D’après moi, ces longs voyages au bout du monde concernent beaucoup plus les jeunes en post-bac, pendant ou à la fin de leurs études, avant d’entrer dans le monde du travail. Et généralement, à ce moment-là de leur vie, les relations amoureuses sont encore peu sérieuses, voire inexistantes. Et puis, il faut aussi dire qu’un an, ce n’est pas quelque chose de durable, et si tant est que la relation amoureuse est durable, c’est vraiment faisable de supporter un an. Il leur reste tout le reste de leur vie pour être ensemble. A contrario, si la relation se disait durable et que la personne refuse que son amoureux fasse ce voyage, peut-être qu’il n’était pas si amoureux que ça.
    Je ne suis pas vraiment dans ce cas précis, mais je parle quand même un peu en connaissance de cause puisque je vis une relation à distance depuis quatre ans. Et oui, on a été forcé de tomber dans le schéma « sms tous les matins, msn ou skype tous les soirs, avion dès qu’on peut » (soit environ tous les trois mois). On a été obligé de se contenter de ça plutôt que d’une vie véritablement à deux, qu’on rêverait. Mais ce ne sont « que » quatre ans, par rapport à toute la vie qui nous attend. Et c’est bien mieux que s’il ne faisait pas du tout partie de ma vie.

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    • Votre réponse est intéressante. Ça dépend beaucoup de la volonté des gens concernés par la relation, mon seul bémol serait sur la généralité du « la relation est peu sérieuse » en fin de BAC. Je crois qu’il est impossible de juger si la relation est sérieuse ou pas. La relation peu être sérieuse à la fin d’un BAC, autant elle pourrait ne pas l’être. ;)

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