Nouveauté: Pas peur du noir

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Le petit Théo est mort-né, laissant sa maman et son papa affronter, démunis, le noir qui les engouffre. Pour chercher un peu de lumière dans l’incompréhension obscure du deuil, Chloé fera des rencontres qui éclaireront son chemin. Pas peur du noir relate le récit touchant d’une mère qui cherche des réponses, du réconfort et surtout du courage pour affronter la perte de son bébé. L’auteure Marilou Bourassa s’est inspirée de sa propre histoire pour aborder le décès périnatal, une réalité malheureusement fréquente. En fait, au Québec, près de 500 grossesses n’arriveront pas à terme cette année.

Ce qui caractérise le roman avant tout: l’honnêteté qui s’y trouve. Marilou Bourassa a su livrer aux lecteurs un pan de sa vie intime avec tout ce que cela implique. Elle nous a partagé ses choix, son parcours et aussi l’amour qu’elle a porté pour son enfant. C’est un bel hommage à son fils et une manière adorable de faire vivre sa mémoire. Bref, on ne peut qu’être ému devant cet au revoir débordant d’affection.

Les motivations qui ont poussé l’auteure à écrire ce roman sont nobles. D’ailleurs, il n’y a pas de doute que son écriture l’a aidée à traverser sa peine et qu’elle en aidera plusieurs à faire de même. Outre son intention d’être un baume pour le cœur, cette œuvre n’est cependant pas « agréable » à lire. Je n’ai rien contre les propos véhiculés, mais je suis demeurée agacée par la manière dont ils ont été abordés. J’ai trouvé que l’auteure a livré sa pensée de façon un peu maladroite.

La majorité du roman se retrouve sous la forme de dialogue. Cette approche est intéressante pour exprimer les pensées des personnages, mais un fil de paroles peut devenir rapidement redondant. Se mêlant entre confrontations et aveux, les nombreuses conversations semblent être construites semblablement. En fait, il manque de démarcations entre les personnalités de certains personnages et leur manière de s’articuler.

Puis, l’écriture de ce roman est correcte, mais sans plus. D’un point de vue littéraire, certaines figures de style sont répétitives et faibles. Il y a une belle volonté derrière les formulations de l’écrivaine. Néanmoins, il y manque de poésie. À vouloir inclure trop de comparaisons et d’allégories, le texte s’alourdit et n’aide pas à imager convenablement le récit. Le contenu du livre s’apparente plus à l’essai qu’à l’autofiction. Avec cette œuvre, il ne faut donc pas s’attendre à être captivé par la trame narrative.

Somme toute, on ne lit pas Pas peur du noir pour le plaisir de la lecture, mais bien pour se voir confronter à la tragédie de la mort d’un enfant. Que cela soit pour s’informer, comprendre, se consoler ou partager la même souffrance, ce livre répondra à plusieurs questions.

Il ne faut jamais oublier qu’aucune mère n’est épargnée devant une telle éventualité. Présentement, je ne suis pas prête pour avoir des enfants. Même si je n’ai pas porté la vie, Marilou Bourassa a toutefois su faire chavirer mon cœur. Alors, que vous soyez une sœur, une fille ou une maman, osez vous transposer dans ce récit sincère et émouvant.

Pas peur du noir de Marilou Bourassa est disponible dès le 20 mars en librairie.

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Pas peur du noir

Bourassa, Marilou

Édition : Libre expression

Nombre de pages : 272 pages

Note : 5,5/10

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Mélanie Galipeau

Rédactrice, gestionnaire de communauté, entrepreneure et intervenante sociale engagée. Addict du Web et fascinée par le concept de groupe. She's a dreamer. Elle aime les fleurs, les cupcakes et dormir. Quand elle ne dort pas, elle est constamment à la recherche d'instants de zénitude et de bonheur.

2 réflexions au sujet de “Nouveauté: Pas peur du noir”

  1. Chère Mlle Isabelle, je suis la relationniste de Marilou Bourassa pour la promo de son livre. Je suis heureuse de constater que vous avez vraiment saisi l’essence du propos de l’auteure. Votre lecture en est une en profondeur. J’apprécie aussi votre honnêteté, bien que mon opinion diffère de la vôtre sur la qualité de l’écriture. À mon sens, l’auteure a compris que ce sont les images qu’on se construit qui aident à donner du sens aux évènements. L’allégorie donne du poids au propos et aident le lecteur à mieux l’intégrer. Ceci dit, au final, vous avez bien raison de dire « qu’on ne lit pas Pas peur du noir pour le plaisir de la lecture, mais bien pour se voir confronté à la mort d’un enfant »… et peut-être aussi pour trouver des voies pour faire face à nos propres écueils. Personnellement, j’en suis ressortie secouée, mais grandie.
    Longue vie à Boucle magazine, qui permet à la littérature de se faire connaître !

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    • Bonjour Marie-Josée
      J’ai perdue 2 enfants par IMG. Je peux dire que tout ce que nous pouvons trouver pour donner un sens à ces événements qui semblent tellement n’en avoir aucun sont plus qu’appréciés. J’ai personnellement été totalement conquise par ce roman. Alors que je me présentait à ma bibliothèque municipale quelques jours après le verdict final du corps médical, je n’avais vraiment aucune idée de ce que je voulais lire. Rien me semblait adéquat. Quand soudain mon attention a été portée vers ce livre. Merci à ma bonne étoile. J’y aie puisé des sources de réconfort qui me permettront de dire au revoir à mon bébé. Je voudrais remercier Marilou du plus profond de mon coeur. Elle a su exprimer les choses comme personne près de moi n’a pu le faire. Ça m’a réellement fait un bien fou (même si tu m’a fait pleurer plus d’une fois!) Je recommande ce livre personnellement à tous les parents qui se retrouvent seul et qui cherchent à en ressortir plus fort. Merci.

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