Entre Jacques Brel et Eminem…

ÉMILE PROULX-CLOUTIER

Crédit Photo: Jean-François Leblanc – Agence Stock

Vous le connaissez probablement pour ses rôles dans Les Hauts et les Bas de Sophie Paquin et Toute la vérité.

Mais saviez-vous qu’il est aussi auteur-compositeur-interprète?

J’ai assisté à son spectacle intitulé Chansons Cachées, présenté au Studio-théâtre de la Place des Arts.

En prime, Émile Proulx-Cloutier a accordé une entrevue à Boucle Magazine.

LE FAMEUX GENRE
LA question embêtante. Lorsqu’on lui demande de définir son genre musical, il répond à la blague: « Entre Jacques Brel et Eminem ».

Il ajoute: « On a tendance à surcatégoriser les genres et les humains ». Pour lui, il ne s’agit pas tant d’un style: «C’est une musique de film que j’essaie de dérouler dans la tête des gens. Mes chansons sont des vies en condensé, des épopées de personnages réels ou inventés. D’une chanson à l’autre, le «JE» change: un enfant, un vieux, une femme, un fou »

Sur scène, Émile Proulx-Cloutier est accompagné du guitariste Christian Turcotte et du contrebassiste, Mathieu Désy.

LES INFLUENCES

Ceux qu’il admire ou qui l’inspire: De Pierre Flynn (groupe Octobre) à Jacques Brel, de Tom Waits aux Colocs et de Loco Locass en passant par Pellerin, en veux-tu, en vlà!

«Madame Alice évoque ce côté volontairement cauchemardesque à la TOM WAITS, cet univers circassien, alimenté de séquences percussives et d’un accordéon vieux et dissonant» 

« Le tambour de la dernière chance s’inspire des pièces de BREL et de son côté très noir et sévère. Il plonge dans la vie de ses personnages et n’est pas toujours glorieux à leur égard. Dans cette pièce, j‘ai des mots vraiment durs à l’égard de la femme, ça frise l’insulte grave, mais les femmes me remercient à la fin du show ». 

Extrait: Oui, autrefois, ils m’ont supplié […] Aujourd’hui, je les croise quand mon chien me promène. C’est écrit dans leurs yeux: «Tiens! une bad loque humaine». Remballe tes grands mots, tu vois bien que je suis pas dupe! Il y a que le vent qui veut soulever ma jupe.

Vous abordez Fred Pellerin dans la liste des artistes que vous appréciez. Celui-ci a su donner une autre couleur au conte et intéresser un large public. N’y a-t-il pas un lien avec Émile Proulx-Cloutier?

« Pellerin amène le monde dans la rêverie, dans l’humour et dans l’absurde. Il prête sa voix à des histoires qu’on se met à visualiser et il a un respect de la poésie. Moi, chacune de mes chansons a sa propre langue, Dépendant de l’univers, les personnages parlent d’une certaine façon. Le public voit un film, un personnage plutôt que l’interprète ».

Enfin, je lui ai demandé: Les journalistes ont tendance à émettre un rapprochement avec Richard Desjardins. Que pensez-vous de cette comparaison?

« On nous compare, car il raconte des histoires et s’accompagne au piano. Il a le sens de la narration et le vrai sens du conte. J’ai un respect immense pour  son œuvre. Par contre, Desjardins ne serait peut-être pas d’accord avec cette comparaison. Lui, c’est un amoureux fou; ses chansons sont des louanges aux femmes. Quant aux conflits, il dénonce, alors que moi, je m’inclus dans le problème ».

LA CRITIQUE DE MALO

Ok, n’essayez pas! Je vois votre air dubitatif étampé sur vos visages. À première vue, j’en suis convaincue, vous vous dites: « Chansons à textes, piano, accordéon… hummmm, pas sûr ».

Cinq bonnes raisons d’aller voir Émile Proulx-Cloutier

  1. Il excelle tant en slameur qu’en pianiste aguerri;
  2. Il maîtrise la poésie et l’art de jongler avec les mots, d’en déconstruire le sens;
  3. Tsé, le mot « s’esclaffer » ? Il prendra tout son sens lors de cette soirée. Humour et rires garantis;
  4. Ses talents de comédien font de lui un interprète hors pair;
  5. Bref, vous êtes-vous déjà lassé d’un disque, de sa monotonie, de sa redondance… Ben, PAS avec Émile, ça n’arrivera pas. Tenez-vous le pour dit!

Alors, Esprits Vifs, Coeurs Sensibles, à vos sièges, je vous garantis une agréable soirée, riche en diversité. Vous ne saurez plus sur quel pied danser. Et mon argument de taille… Son talent n’est plus à prouver, il a remporté huit prix au Festival en chanson Petite-Vallée en 2011 pour ses compositions.

Crédit Photo: Jean-François Leblanc – Agence Stock

MES PIÈCES COUPS DE COEUR

  • Big

Hey Big! tu te tais tant que t’es dans la ouate.
Hey Big! t’es pute tant que tu donnes la patte.
Hey Big! tu boîtes tant que tu tends à droite.
Hey Big! il est p’t-être temps que je te lâche un wack.
(Me fait définitivement penser à Loco Locass).

  • Le blues du premier de classe

Je suis propre, poli pis ponctuel!
(Un pied de nez aux bums à une époque ingrate, celle de l’adolescence.
« On a beaucoup célébré le bum, je pense qu’on peut y taper dessus un peu », nous dit Émile, évoquant ces chanteurs qui se positionnent toujours dans la peau du rebelle.  « Ponctuel, c’est pas un mot qu’on utilise souvent dans une chanson, pareil comme nonobstant ». Répétez ces trois mots: propre, poli pis ponctuel. C’est effectivement loin d’être mélodieux et sexy, des sonorités en «p».
Et le public, lui, qu’est-ce qu’il en pense? Spontanément, unanimement, dès que l’artiste finit son dernier vers, applaudissements retentissants. Adjugé. Celle-là, tout le monde l’a aimée.

Pour en savoir plus sur les représentations à venir,
visitez le site d’Émile Proulx-Cloutier.

https://emileproulxcloutier.com

Un IMMENSE MERCI à Émile Proulx-Cloutir pour son temps et sa générosité.
Crédit Photo: Jean-François Leblanc – Agence Stock
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Mélanie Galipeau

Rédactrice, gestionnaire de communauté, entrepreneure et intervenante sociale engagée. Addict du Web et fascinée par le concept de groupe. She's a dreamer. Elle aime les fleurs, les cupcakes et dormir. Quand elle ne dort pas, elle est constamment à la recherche d'instants de zénitude et de bonheur.

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