L’humour, c’est sérieux.

Source : sorstu.ca

« L’humour au Québec va-t-il trop loin? »

Ça, c’était le sujet de mon oral de fin de session de mon cours collégial de philo éthique. Ceux qui étaient assis dans la classe à ce moment-là se remémoreront de la pub de Mike Ward qui avait été retirée des ondes, créant une petite controverse, que je juge banale, sur la saison de hockey imminente. Y’avait pas de lock-out, dans ce temps-là, tsé.

Fallait se positionner. Déterminer si l’humour avec un grand H allait trop loin. Personnellement, j’ai une tendance à aller voir des shows qui écorchent les oreilles, donc ce qui sonne un peu croche pour certains est du cheddar doux pour mes oreilles. Certes, j’suis p’t’être pas la plus qualifiée pour déterminer ce qui est choquant ou pas.

C’t’en jasant avec le monde dans la classe que j’ai vu que les points de vue divergent autant que y’a de sortes de pâtes chez Pacini. Je comprends tous les points de vue, je comprends juste pas qu’ils comprennent pas le mien. Qu’ils veulent même pas essayer de comprendre le mien.

« Non mais ! Tu vois pas comment c’est choquant ! »

Ouais, je vois pourquoi certains peuvent être choqués. Ouais, je ris quand même. Non, je ne me fous pas des sentiments de la personne visée. Aussi étonnant cela puisse-t-il être, j’ai un cœur. C’est con, hein ?

Fait que quand la controverse avec Guillaume Wagner et Marie-Élaine Thibert est arrivée, la semaine passée, j’t’allée avec l’objectivité. Qu’est-ce qu’il a dit ? La blague est-elle citée hors contexte ? Quelles sont les actions prises par Wagner par la suite ? Ses déclarations ? Le point de vue de Miss Thibert là-dedans? Bref, un beau gros travail d’analyse.

J’en suis venue à la conclusion qu’on s’en fait beaucoup avec peu. Oui, quand on entend la blague crue de même (d’ailleurs, cet extrait à 0 :31 cite la joke hors-contexte), c’est genre « Wo ti-pitte ! On se calme. » Ouais, c’est  vraiment gratuit, de dire que fourrer Marie-Hélène Thibert devrait être déductible d’impôts. Le problème, c’est qu’on oublie le prélude de la blague : « Pour faire fuir les matantes, t’as juste à faire une joke chienne sur quelqu’un qu’elles aiment, comme : » (insérer le gag qui porte à controverse ici) C’t’un name dropping, rien de plus. Wagner l’a dit lui-même : « C’est un symbole. J’aurais pu prendre un autre nom, ça aurait été pareil. » C’t’une référence que tout le monde connaît, c’était juste ultra facile à ploguer.

J’me rappelle d’avoir fini mon oral, un peu essoufflée par les débats, avec une conclusion qui portait à réflexion : dans le fond, tout ce que ça prend quand on regarde un show de Wagner, Ward, Mercier, ou tout autre humoriste avec des textes plus salés, c’est de savoir utiliser son sens critique et faire la part des choses. Être capable de rire pour le 2e degré de la blague.

J’ai pour mon dire que l’humour va trop loin seulement quand on lui en donne la chance.

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Audrey-Maude Falardeau

Audrey-Maude aime rire, sourire, se marrer, mais surtout abuser des synonymes. Quand elle n'est pas en train de penser au sens de la vie, elle se pratique à faire des clins d'oeil avec l'oeil droit (pas facile, pas facile). Passionnée de culture, d'humour et d'improvisation, Audrey-Maude est toujours front row à n'importe quel spectacle (en train de rire trop fort).

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